Ce n'est pas la demande en cours sur les bio-carburants qui a lancé ce désastre, ça a commencé il y a 20 ans.
Par contre, cette demande croissante va encore contribuer à l'accélération de la demande.
Ce sont les industries alimentaires et cosmétiques (et bien sûr les consommateurs) qui ont tiré la demande et lancé l'industrialisation de la culture (c'est Unilever qui est le 1er utilisateur mondial d'huile de palme) : meilleur rendement à l'hectare de toutes les matières grasses (plus de 7 tonnes d'huile par ha), 20% moins cher que toutes les autres huiles (car produite dans des pays tropicaux à main d'oeuvre très bon marché).
C'est le bas prix qui a conduit à l'intense lobbying pour autoriser le remplacement du beurre de cacao (plus cher) dans le chocolat par "d'autres matières grasses végétales" (implicitement l'huile de palme, la moins chère d'entre eux).
En 2007, le ratio de l'huile de palme mondiale consacrée aux bio-carburants n'était que 6 à 7%.
De manière intéressante, c'est les subventions européennes agricoles sur le colza qui font que cette oléagineux représente 80% de l'huile utilisée comme bio-carburant en Europe. Si les subventions s'arrêtent, l'appel "d'huile" de palme va être violent.
A noter aussi que l'huile de palme est une opportunité pour un développement (raisonné) des pays d'Afrique équatoriale. Pour le moment, seul le Nigéria est un producteur significatif.