Le solaire à la portée de tous

Bonjour
Je viens de m'installer comme productrice de fruits et de fleurs, et suis fan de cuisson et séchage solaire. Avec 300 jours de soleil par an à Manosque (Alpes de Haute Provence), le potentiel est énorme!
Mon projet de cet hiver est de rénover un hangar pour y installer mon laboratoire de transformation comprenant des armoires de séchage et des capteurs solaires intégrés dans le toit pour chauffer l'air et le ventiler dans les armoires.
J'ai besoin d'aide pour résoudre plein de questions techniques et pragmatiques, sachant que les besoins pour les fleurs et les fruits sont différents en durée et en température,
- il faut sans doute refroidir le système en été car il ne faut pas dépasser 60°C (idéalement 25 pour les fleurs et 45 pour les fruits),
- les questions d'humidité en début et fin de saison,
- la ventilation de nuit
- la construction dans un bâtiment existant avec quelques contraintes en plus!
Si certains d'entre vous ont de l'expérience en séchoir solaire professionnel, souhaitent co-construire un système performant et pratique au quotidien, je serais heureuse d'échanger

Bonjour,
quelle quantité comptes tu transformer?
Francois

Soleillerie a écrit : ↑

lun. nov. 01, 2021 9:07 am

Bonjour
Je viens de m'installer comme productrice de fruits et de fleurs, et suis fan de cuisson et séchage solaire. Avec 300 jours de soleil par an à Manosque (Alpes de Haute Provence), le potentiel est énorme!
Mon projet de cet hiver est de rénover un hangar pour y installer mon laboratoire de transformation comprenant des armoires de séchage et des capteurs solaires intégrés dans le toit pour chauffer l'air et le ventiler dans les armoires.
J'ai besoin d'aide pour résoudre plein de questions techniques et pragmatiques, sachant que les besoins pour les fleurs et les fruits sont différents en durée et en température,
- il faut sans doute refroidir le système en été car il ne faut pas dépasser 60°C (idéalement 25 pour les fleurs et 45 pour les fruits),
- les questions d'humidité en début et fin de saison,
- la ventilation de nuit
- la construction dans un bâtiment existant avec quelques contraintes en plus!
Si certains d'entre vous ont de l'expérience en séchoir solaire professionnel, souhaitent co-construire un système performant et pratique au quotidien, je serais heureuse d'échanger

Bonjour
Je compte transformer 30kg de fruits frais par session de 2 jours (temps moyen pour que sèchent les fruits) j'estime mettre 1kg / m2 de clayette pour être large et éviter tout risque de moisissure) soit 30m2 de clayette. J'ai trouvé des données différentes sur les besoins de m2 de collecteur/m2 de clayette et suis de toute façon limitée par la taille de mon bâtiment
J'ai plus de mal à quantifier la quantité de fleurs et feuilles à sécher mais c'est moins contraignant (je peux décaler la cueillette car la maturité est moins précise que pour les fruits qui est au jour le jour)

Bonjour,
Sur le net il parle de température d'air de 40 à 50°C
Si tu fait un systeme avec des capteurs à air tu te limites au temps d'exposition du soleil.
Si tu installes des capteurs solaire à eau (avec ou sans glycol) tu peux stocker de la chaleur sur l'eau, faire fonctionner le séchage meme la nuit,utiliser cette eau chaude en intersaison pour le chauffage de ta maison,voir l'ECS.
J'ai deja fabriqué des séchoirs à charcuterie( méthode de déshydratation) avec :
Un groupe frigorifique +
une batterie froide ( évaporateur)
Une batterie chaude ( condenseur)
Une électrovanne gaz chaud
Un thermostat ( réglé à 14 °C )
Un hygrostat réglé à 5O% HR ( humidité relative) séchage de 8 à 12 semaines.

Bonjour,
Voilà où j'en suis de mon plan de séchoir, tout commentaire bienvenu!

Bonjour
parcouru en diagonale, et je ne connais pas le séchage, mais quelques réfexions perso :

oui plastiques, métaux... tous les matériaux ont des coefficients de dilatation différents et à prendre en compte. soit on verrouille et souvent ça casse, soit on prévoit la liberté de travailler aux assemblages pour que ça dure.

organiser le planning confiture/séchage en fonction de la météo me parait un petit arrangement de coin de table. perso j'aurais plutôt prévu une chauffe d'air au feu pour compléter ou remplacer le soleil. j'aime bien le feu, c'est puissant et une saine occupation pour la tête quand c'est bien organisé et que ça fait partie du travail. à voir si stockage sous forme d'eau chaude et échangeurs, comme disait ventura plus haut.

je vois beaucoup question de fibre ou laine de bois, de terre/paille. pour un atelier bouffe, je me méfierais des rongeurs. autant pour les murs, sol, que en isolation.
autre point sensible, le végétal peut pourrir très rapidement dans certaines conditions d'humidité et de température. donc bien valider à chaque endroit ce qui va se passer en condensation et migration de vapeur d'eau. j'ai vu une laine de lin flinguée en un mois sous un toit neuf en zinc. le zingueur n'avait prévu aucune chattière de ventilation.

Bonjour Cécile,
Dans ta présentation tu as écrit :

Principe: Collecteur solaire thermique à air, propulsé par une série de ventilateurs dans des
armoires de séchage où l’air circule verticalement de haut en bas, et une sortie de l’humidité en
bas des armoires de séchage.
Les enjeux:
- optimiser le temps quotidien de séchage (une partie de la nuit)
- optimiser l’utilisation du séchoir en fin d’été/début d’automne (inclinaison du soleil et durée du
jour raccourci sont 2 facteurs qui jouent en diminuant l’efficacité du séchoir)

Je m'interroge sur l'efficacité du système, vu la faible inclinaison du toit et son éloignement par rapport au séchoir.
Ne vaudrait-t-il pas mieux réalisé à l'avant du hangar des petites unités bien inclinées, plus petites, mais mieux orientées (quitte à déplacer quelques oliviers?
Tu ne précises pas non plus comment tu comptes réaliser ce capteur et comment le fixer au toit.

Bonjour,

Je compte fixer le collecteur avec le système utilisé pour les panneau solaire sur les tuiles: https://www.123elec.com/photovoltaique/ ... tuile.html
Déplacer des oliviers c'est pas encore envisageable pour moi (peut-être un jour, mais je cherche des alternatives d'abord), et je préfère sur le toit pour ne pas optimiser l'espace. L''inclinaison du toit n'est pas optimale mais sans doute suffisante pour que l'air circule..

Merci donwood pour tes conseils, je rajoute les points sur les matériaux à ma liste de questions!

Bonjour,
Mon avis le soleil te fourni 1000 W par m2 lorsque tu es perpendiculaire dans les 2 directions de juin à septembre.pendant plusieurs heures.
Mon avis recherche l'azimut à Monasque en été, mesure la pente de ton toit et l'orientation .
On en discutera avec ces informations.

Bonjour

Le toit du hangar ne va pas bouger: il est orienté Sud-Est et a une pente de 22°C
Sa situation géographique: 43,848747 5,794619
sur ce site https://meteogram.fr/soleil/france/manosque/
j'ai trouvé le 15 juillet au zénith 67°C
mais ne suis pas sûre d'avoir compris ta question ...

Bonsoir,
Le soleil va passer perpendiculaire à tes capteurs à air (67 + 22= 89°)
Si tu as 30 m2 il faut évacuer 30 kW.
Débit pour évacuer ces 30kW, air extérieur 30°C, air pour le séchoir 50°C
P= Qv x 0.34 x dT soit Qv= P/(0.34 x (50-30))= 4411 m3
Débit dans chaque cellule
4411/3= 1470 m3 c'est énorme

Bonjour
1000w/m2, c'est la quantité reçu à la surface du capteur au moment ou le soleil est au plus haut le 15 Juillet
mais dans le calcul il faudrait tenir compte des déperditions par réflexion, de la nature du "vitrage", de l'absorbeur...
Il faut aussi faire le calcul pour différentes inclinaisons : au fil des heures et de la saison.
Ensuite il y a la partie récupération de l'air chaud, les pertes de charge, la turbulence: épaisseur du panneau, circulation de l'air dans celui-ci, le type de ventilateur, section du tuyau, la longueur,
Les coudes, sa situation, etc...
Sans parler de l'humidité à extraire du produit.

J'ai trouver un document sur le Net qui explicite bien ces enjeux :

http://www.nzdl.org/cgi-bin/library?e=d ... 9.8.3&gt=1

A mon avis, il y a bien trop d'incertitudes, la modélisation est impossible : il faut procéder par tâtonnement, par l'expérimentation.
Essayer avec un 1er module par exemple d'un mètre de large sur plusieurs mètres de long et voir ce qu'il est possible d'obtenir.

Francois

Bonjour Soleillerie

Super document proposé par François04
très complet et très technique.

Je vais donner mes idées, nettement moins techniques.

Perso, avec ton toit faiblement incliné, je verrais bien une installation à eau comme celle de Cargo :
https://www.apper-solaire.org/Pages/Exp ... 20ardoise/

Pourquoi "à eau" ? Parce que tu pourras stocker l'eau chaude dans une cuve ou ballon isolé. Ce stock d'eau servira à échauffer l'air via un échangeur air/eau placé en amont des sèchoirs .
Ce stock augmente la durée de sèchage.
Bien sûr, une régulation sera necessaire pour limiter la température de l'air.

Avec des tubes PE dans le sens de la pente, tu peux envisager un système en auto-vidange. Et à Manosque, tu peux te passer, à mon avis, d'une couverture vitrée.

Quant à l'air, tu aurais avantage à le refroidir avant utilisation pour que l'humidité condense, en faisant un réseau enterré profond de tube en grès ou briques.

Je ne suis pas du tout spécialiste, mais voici mes idées .

Bonjour,

Etant donné que le hangar est à rénover (sauf -- on suppose -- le toit), je proposerais plutôt un capteur solaire transpiré sur la façade sud, lié directement aux armoires. Ce capteur fera d'un coup, deux pierres, soit, capteur ET clos-et-couvert.

De même, un capteur vertical répondra le mieux au but recherché, savoir :

"optimiser l’utilisation du séchoir en fin d’été/début d’automne (inclinaison du soleil et durée du
jour"

Vous ferez ainsi l'économie du polycarbonate (qui de toute façon sera moins pérenne que l'acier).
(Plaque polycarbonate ondulée @ 12,50 E le m2 -- c'est presque 400 Euros de gagnés...)
Bac acier "graphite" @ 10,45 E le m2
(Par contre il faudrait perforer les tôles...).

De même, vous ferez l'économie de la gaine (et surtout de ses pertes de charge...). Vos ventilos pourront être plus modestes (p.ex. récup en auto-casse...).

Pour la récupération de chaleur pour utilisation nocturne, vous pourrez éventuellement intégrer un échangeur air-eau même simpliste derrière le capteur, avec circulation vers un stock. Le stock pourra aussi bénéficier d'un apport bois (p.ex. chaudière), qui chaufferait aussi l'air, comme propose domwood...

Vous pourrez par ailleurs poser le capteur vertical sur un mur stockeur (p.ex. en sol-ciment / chaux etc.) (ceci sans obligatoirement aller jusqu'aux MCP), et donc bénéficier d'un autre avantage de ce genre de capteur, savoir, la récupération d'une partie de sa chaleur propre ("pertes") par convection / rayonnement, donc distincte de la fonction captage solaire proprement parlant ; voire ''vitrer'' le capteur avec du film transparent perforé (genre "primeurs'') afin d'en augmenter (considérablement...) la performance (quitte à changer le PE une année sur deux...). Cf. https://scholarworks.rit.edu/theses

Pour le mur stockeur, voir : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01373402/

Concernant le séchage, je suppose que vous ne séchez pas l'été mais plutôt après la cueillette des fruits ?? savoir, à l'automne ?

Dans ces conditions, encore une fois, un capteur vertical trouvera tout son intérêt.
En passant, pour une inclinaison et surface données, son efficience égalera de toute manière celle d'un capteur vitré – en effet ce genre de capteur trouve son intérêt en fin de journée, voire dans des conditions d'insolation moindres...cf. https://www.sciencedirect.com/science/a ... 5818301930

Sinon, voir ICI http://ines.solaire.free.fr/ecs_1.php
afin de générer votre propre comparatif pour deux capteurs, toutes conditions données
savoir : Marseille ; surface 30 m2 ; 500 litres à 50°C etc.
sauf pour des angles d'inclinaison différents...
savoir inclinaison capteur = 25°
ensuite capteur vertical : vous verrez que la couverture est quasiment identique sur l'année.

Bien à vous,

YWB