Bonsoir Kroutchef,
Bonsoir tous.
Allons, allons, Kroutchef, je t'invite à aller faire un tour sur le très sérieux laboratoire "solaire thermique" suisse SPF:
www.spf.ch
Toutes les caractéristiques des fiches de test des capteurs solaires, tubes sous vide ou plans sont indiquées avec les 3 surfaces.
Hors tout, Entrée et Absorbeur.
Les fiches disponibles (sans doute plus d'une centaine, je n'ai pas eu le courage de compter) montrent toutes les mêmes informations: les caractéristiques des capteurs (n0, a1 et a2) sont calculées à partir de règle de 3 sur le rapport des surfaces.
Je te propose de prendre effectivement ta calculatrice et de faire l'essai, sur le ou les capteurs de ton choix.
En prenant uniquement comme référence la surface hors tout, le SPF met en évidence, de façon factuelle, le manque de performance des capteurs à tubes sous vide: Le rendement optique n0 d'un capteur à tubes sous vide y est presque toujours 2x inférieur à celui d'un capteur plan.
Les pertes réduites des capteurs à tubes sous vide ne peuvent pas tout corriger.
Il est toujours possible que le SPF se trompe et que ce soit les chinois qui aient raison: à 1,33 milliard pour 7,5 millions (soit 1 suisse pour presque 200 chinois), ce serait la loi du nombre sur la raison.
Je ne dénigre pas les capteurs à tubes sous vide ni les gens qui les utilisent.
Je fais même partie des gens qui, au début de mon implication dans le solaire thermique, ont été "pro tubes" avant de comprendre la subtilité des rapports d'essais.
Alors, soyons objectifs:
La surface hors tout est la seule surface à considérer: c'est celle dont on dispose et on ne saura jamais faire à plus! (ou alors peut-être dans un autre univers, ou en intégrant la physique quantique).
Maintenant, je t'invite à passer me voir pour que nous en discutions, si tu le souhaites (Albi-Toulouse = 1 heure de route).
Parlons maintenant du sujet du post: L'autovidange des capteurs à tubes sous vide.
Je peux vous faire part de mon expérience sur le sujet. J'ai placé sur mon toit, lors du printemps 2006, un capteur GTC de 30 tubes sous vide (de diam. 58mm) en autovidange. Cela fait maintenant 4 étés que le capteur fonctionne et je n'ai eu qu'à ajouter un peu d'eau (un fois ou 2).
La consommation est d'environ 150l/jour et je n'ai jamais constaté que le ballon (350l) n'ait dépassé les 70°C sur la totalité du volume.
La surface sélective n'est pas altérée et l'oxydation du cuivre du collecteur (par l'eau à l'air) n'a toujours pas provoqué de fuite au dessus de la cuisine...
Bien sur, le capteur n'a jamais été en stagnation de façon significative ( à part une coupure de jus une fois ou 2 et donc une température élévée pour le reste de la journée qui s'en suivi alors, à cause du non redémarrage sur T° haute).
L'autovidange n'est pas un système magique permettant de préserver quoi que ce soit d'une éventuelle "surchauffe".
La "surchauffe" solaire n'est raisonnablement évitée qu'en dimensionnant correctement son installation.
Un système solaire en autovidange ou en boucle fermée pressurisée fonctionnent tous les 2 très bien ... s'ils sont correctement dimensionnés.
Préserver le fluide solaire (MPG) en cas de "surchauffe" avec un système en drain back est aussi efficace qu'en boucle fermée pressurisée.
Pourquoi? Parce qu'en cas de stagnation (souvent accidentelle), le fluide s'expanse de l'état liquide à l'état gazeux de 1000x.
Alors, il ne reste rien dans le capteur, dans un cas comme dans l'autre!
L'avantage de l'autovidange est essentiellement une maintenabilité aisée pour le particulier, du fait que l'ensemble de l'installation soit à pression hydrostatique.
Les fuites sont moins dramatiques et il suffit de couper l'alimentation de la pompe de circulation (attention une pompe et non un circulateur) pour que quasiment toute l'installation soit hors fluide et donc facilement réparable pour le commun des mortels (non plombier de métier).
Drain back ou boucle fermée pressurisée, la protection à la surchauffe, c'est ... de ne pas avoir de surchauffe (ou le moins possible).
Maintenant, un capteur solaire thermique est quand même conçu pour supporter quelques arrêts en stagnation, de temps en temps. Et heureusement!
D'ailleurs, les tests du CSTB et la norme EN12975 parlent tous d'un essai en stagnation d'un an. Il est commun de dire qu'en stagnation, 1 mois = 1 an.
Le test n'est pas inutile, il permet de vérifier et/ou de valider la tenue de la couche sélective de l'absorbeur.
Maintenant, il faut se méfier des couches sélectives des capteurs chinois, comme pour toute marchandise chinoise: La stabilité des procédés de fabrication n'est pas ce qu'ils assurent le mieux...
Si un capteur solaire thermique (plan ou tube) reste 1 an en stagnation, c'est l'équivalent de 10 ans d'usage...
Si au bout de 3 ans de stagnation permanente (tous les jours de l'année, sans usage), la couche sélective du capteur considéré est dénaturée, ce serait comme si le capteur avait ... 30 ans.
Comme le verre d'un tube sous vide est porreux au vide, il n'est pas raisonnable de croire conserver ses tubes d'origine plus d'une dizaine ou une quinzaine d'années, au mieux... Il vous faudra sans doute remplacer les tubes de votre champ de capteurs avant que la couche sélective soit dénaturée...
Il faut donc relativiser la dégradation par la stagnation, la "surchauffe" étant un sujet disproportionné de panique chez le novice solaire.
Cdt,