Posté : mar. oct. 03, 2006 18:35 pm
Bonjour,
Je n'ai pas trouvé de rubrique bien adaptée sur le sujet VMC.
J'ai assisté récemment à un débat sur le bien fondé de l'obligation de faire tourner en permanence les VMC.
Depuis 1973, on expérimente des maisons individuelles avec VMC.
Les premières ont été les pavillons à "chauffage électrique intégré", promues par EdF.
Leur bonne isolation et les 1ers recours aux fenêtres à double vitrage étanche ont conduit à la nécessité d'avoir une "ventilation forcée" (terme de l'époque).
En 1982, était codifée la nécessité dans l'habitat neuf d'installer des VMC qui doivent marcher en permanence.
Certains personnes estiment que le coût énergétiques de la VMC est faible, d'autres pensent qu'il est dommage de rejeter de l'air chaud à l'extérieur.
Au delà du renouvellement souhaitable de l'air et des apports de la VMC, j'ai voulu estimer l'impact énergétique pour fixer les idées.
Dépenses en énergie électrique
On prend une VMC avec un moteur monovitesse de 60W, tournant en permanence (c'est la règlementation depuis 1982).
Soit une consommation électrique annuelle de :
60x24x365/1000 = 530 kWh
Dépenses en énergie thermique
Une VMC simple flux aspire de l'air chaud dans les pièces humides et aspire de l'air extérieur en général par des ouvertures dans les fenêtres.
Pendant la saison de chauffage, on rejette de l'air chauffée et on aspire de l'air froid, donc on rejette de la chaleur.
Pour une VMC autoréglable dans un pavillon T5, le débit permanent est de 105 m3/h.
On suppose que :
- le chauffage est en marche 7 mois par an.
- la température moyenne intérieure pendant la saison de chauffage est 18°C (on tient compte d'une température plus réduite la nuit)
- la température moyenne extérieure pendant la même période est 6°C.
Pendant la saison de chauffe, on aura évacué 7 x 30,25 x 24 x 105 = 533 610 m3
La capacité calorifique à pression constante de l'air sec à 20°C est environ 1,2 kJ/m3/K (approximation car l'air de la maison est loin d'être sec, il est à 18°C au lieu de 20°C)
L'évacuation annuelle de l'air par la VMC représente donc une énergie de :
volume x delta T x capacité calorifique
= 533610 x (18-6) x 1,2/3600 = 2134 kWh
Donc avec nos hypothèses, la VMC amène une consommation énergétique annuelle de :
2134 + 530 = 2700 kWh pas mal...
Si on suppose que l'électricité est 0,1 €/kWh et le chauffage au gaz naturel à 0,043 €/kWh, cela fait la bagatelle :
- 53 € pour EdF
- 92 € pour GdF
Quand on sait que le standard suisse Minergie (maison à besoin énergétique faible) est à 45 kWh/m2/an, on voit que c'est l'équivalent de la consommation TOTALE d'une maison Minergie de 60 m2 !
Maintenant, on a sorti des VMC hygrovariables dont les bouches modulent le débit en fonction de l'humidité (cuisine & salle de bain) et de l'occupation (WC) ce qui réduit notablement le débit moyen.
En moyenne, le débit total est donc variable mais en moyenne de l'ordre 50 m3/h, càd la moitié du débit "aveugle" d'une VMC autorèglable.
Ce qui descend les pertes annuelles à un peu plus de 1000 kWh (quand même)
Action possible pour économiser de l'énergie :
1) Passer d'un VMC autoréglable (qui veut dire qu'elle ne se règle pas) à une VMC hygroréglable. Le type A est suffisant, le type B ajoute une sélection à l'entrée, mais n'influe normalement pas sur le débit d'air.
2) Avoir une VMC à moteur économique. La puissance est jeu est faible mais 24/24 7/7 ça finit par chiffrer par an.
3) N'enclencher la VMC que sur dépassement d'un seuil d'humidité dans la maison via un hygrostat. Il faut trouver le bon endroit pour mettre l'hygrostat, ce qui n'est pas facile.
4) Arrêter la VMC quand la maison est vide, via un programmateur basique sans être trop agressif sur les horaires (il faut laisser l'humidité partir).
5) La VMC double flux : bonne idée sur le papier mais... coûte très cher, consomme plus (2 moteurs), et injecte de l'air notamment dans les chambres à vivre (bruits), et en plus rendement criticable (50 à 75% selon le delta T entre l'intérieur et l'extérieur).
Dans tous les cas, quand on arrête une VMC, il faut le faire dans un moment où le taux d'humidité est faible car si le grenier est froid (combles non aménagés), l'air tiède va condenser son humidité, et cette humidité aura du mal à partir.
Personnellement, j'ai depuis 2 ans une VMC hygroréglable 60 W type A, avec un programmateur hebdomadaire.
Les jours de semaine, la VMC est coupée de 10h à 18h (la maison est vide à partir de 8h30), et de 3h à 7h le matin.
Le week-end, elle n'est coupée que de 3h à 7h le matin.
Couper la nuit peut sembler "agressif" car on génère de la vapeur d'eau en dormant, mais nous ne sommes que 3 (et parfois 2) dans la maison, cela dilue la vapeur.
En tout cas, nous n'avons jamais eu de condensation ou autre, même en hiver.
Je pense qu'une amélioration serait de "séquencer" la nuit par tranches de 2 heures avec puis sans VMC. cela a l'avantage de renouveller l'air régulièrement.
L'électricité est économisée au prorata temporis mais pas le chauffage. En effet, on coupe quand on est plus là (ou la nuit), au moment où le chauffage est mode éco, donc l'air non évacué n'est pas à 18°C.
Cordialement
Je n'ai pas trouvé de rubrique bien adaptée sur le sujet VMC.
J'ai assisté récemment à un débat sur le bien fondé de l'obligation de faire tourner en permanence les VMC.
Depuis 1973, on expérimente des maisons individuelles avec VMC.
Les premières ont été les pavillons à "chauffage électrique intégré", promues par EdF.
Leur bonne isolation et les 1ers recours aux fenêtres à double vitrage étanche ont conduit à la nécessité d'avoir une "ventilation forcée" (terme de l'époque).
En 1982, était codifée la nécessité dans l'habitat neuf d'installer des VMC qui doivent marcher en permanence.
Certains personnes estiment que le coût énergétiques de la VMC est faible, d'autres pensent qu'il est dommage de rejeter de l'air chaud à l'extérieur.
Au delà du renouvellement souhaitable de l'air et des apports de la VMC, j'ai voulu estimer l'impact énergétique pour fixer les idées.
Dépenses en énergie électrique
On prend une VMC avec un moteur monovitesse de 60W, tournant en permanence (c'est la règlementation depuis 1982).
Soit une consommation électrique annuelle de :
60x24x365/1000 = 530 kWh
Dépenses en énergie thermique
Une VMC simple flux aspire de l'air chaud dans les pièces humides et aspire de l'air extérieur en général par des ouvertures dans les fenêtres.
Pendant la saison de chauffage, on rejette de l'air chauffée et on aspire de l'air froid, donc on rejette de la chaleur.
Pour une VMC autoréglable dans un pavillon T5, le débit permanent est de 105 m3/h.
On suppose que :
- le chauffage est en marche 7 mois par an.
- la température moyenne intérieure pendant la saison de chauffage est 18°C (on tient compte d'une température plus réduite la nuit)
- la température moyenne extérieure pendant la même période est 6°C.
Pendant la saison de chauffe, on aura évacué 7 x 30,25 x 24 x 105 = 533 610 m3
La capacité calorifique à pression constante de l'air sec à 20°C est environ 1,2 kJ/m3/K (approximation car l'air de la maison est loin d'être sec, il est à 18°C au lieu de 20°C)
L'évacuation annuelle de l'air par la VMC représente donc une énergie de :
volume x delta T x capacité calorifique
= 533610 x (18-6) x 1,2/3600 = 2134 kWh
Donc avec nos hypothèses, la VMC amène une consommation énergétique annuelle de :
2134 + 530 = 2700 kWh pas mal...
Si on suppose que l'électricité est 0,1 €/kWh et le chauffage au gaz naturel à 0,043 €/kWh, cela fait la bagatelle :
- 53 € pour EdF
- 92 € pour GdF
Quand on sait que le standard suisse Minergie (maison à besoin énergétique faible) est à 45 kWh/m2/an, on voit que c'est l'équivalent de la consommation TOTALE d'une maison Minergie de 60 m2 !
Maintenant, on a sorti des VMC hygrovariables dont les bouches modulent le débit en fonction de l'humidité (cuisine & salle de bain) et de l'occupation (WC) ce qui réduit notablement le débit moyen.
En moyenne, le débit total est donc variable mais en moyenne de l'ordre 50 m3/h, càd la moitié du débit "aveugle" d'une VMC autorèglable.
Ce qui descend les pertes annuelles à un peu plus de 1000 kWh (quand même)
Action possible pour économiser de l'énergie :
1) Passer d'un VMC autoréglable (qui veut dire qu'elle ne se règle pas) à une VMC hygroréglable. Le type A est suffisant, le type B ajoute une sélection à l'entrée, mais n'influe normalement pas sur le débit d'air.
2) Avoir une VMC à moteur économique. La puissance est jeu est faible mais 24/24 7/7 ça finit par chiffrer par an.
3) N'enclencher la VMC que sur dépassement d'un seuil d'humidité dans la maison via un hygrostat. Il faut trouver le bon endroit pour mettre l'hygrostat, ce qui n'est pas facile.
4) Arrêter la VMC quand la maison est vide, via un programmateur basique sans être trop agressif sur les horaires (il faut laisser l'humidité partir).
5) La VMC double flux : bonne idée sur le papier mais... coûte très cher, consomme plus (2 moteurs), et injecte de l'air notamment dans les chambres à vivre (bruits), et en plus rendement criticable (50 à 75% selon le delta T entre l'intérieur et l'extérieur).
Dans tous les cas, quand on arrête une VMC, il faut le faire dans un moment où le taux d'humidité est faible car si le grenier est froid (combles non aménagés), l'air tiède va condenser son humidité, et cette humidité aura du mal à partir.
Personnellement, j'ai depuis 2 ans une VMC hygroréglable 60 W type A, avec un programmateur hebdomadaire.
Les jours de semaine, la VMC est coupée de 10h à 18h (la maison est vide à partir de 8h30), et de 3h à 7h le matin.
Le week-end, elle n'est coupée que de 3h à 7h le matin.
Couper la nuit peut sembler "agressif" car on génère de la vapeur d'eau en dormant, mais nous ne sommes que 3 (et parfois 2) dans la maison, cela dilue la vapeur.
En tout cas, nous n'avons jamais eu de condensation ou autre, même en hiver.
Je pense qu'une amélioration serait de "séquencer" la nuit par tranches de 2 heures avec puis sans VMC. cela a l'avantage de renouveller l'air régulièrement.
L'électricité est économisée au prorata temporis mais pas le chauffage. En effet, on coupe quand on est plus là (ou la nuit), au moment où le chauffage est mode éco, donc l'air non évacué n'est pas à 18°C.
Cordialement