Bonjour à tous,
Je vous suis depuis un moment par pur intérêt pour le milieu de l’énergie dans sa globalité.
Je ne vais pas me cacher je travaille à EDF et pour ne pas arranger mon cas dans une centrale nucléaire ...
Bon maintenant que j'ai plombé l'ambiance ...
A ma décharge je ne suis pas pro nucléaire, j'y bosse mais je bosserais pour les ENR ou le thermique à flamme que ce serait pareil pour moi.
Ceci dis je vois quelques biais dans les infos et quelques oublis quand au fonctionnement.
En été la consommation (RTE) est plutôt de l'ordre de 40 à 50 GW le ratio de 24% dans ce contexte passe 36% (18.4/50).
Le soucis principal ensuite pour la stabilité du réseau avec un apport massif de 18 400 MW c'est le pilotage des moyens de productions conventionnels.
Le nucléaire à la particularité de ne pas apprécié de trop fortes variations de son niveau de puissance. Pas sur un point de vue incapacité de modulation de puissance mais dans le sens d'une usure non homogène du combustible.
Pour régulé la puissance d'un coeur nucléaire il faut ajouté un élément neutrophage.
Les deux moyens à dispositions sont :
Pour une régulation lente (variation de quelques % en quelques heures) un ajout de bore (neutrophage) avec l'inconvénient d'être très lent mais sans impact sur l'usure du combustible.
Pour une régulation rapide insertion des barres de commandes (30MW/mn pour un réacteur 900MW) avec l'inconvénient de perturbé l'usure du combustible ce qui le rends compliqué à piloté (bas du réacteur fortement usé, haut du réacteur peu usé et de manière non homogène).
En été la France exporte beaucoup d’énergie aux pays voisins ce qui permet de ne modifier que très peu la puissance nucléaire. Des pays très verts comme l'Allemagne qui fonctionne à 54% (2014) aux énergies fossiles. Notre surplus de nucléaire permet de diminuer un peu leur part d’énergie fossile.
Les centrales au charbon ou gaz sont très modulables et très vite sans soucis de pilotage contrairement au nucléaire. Ces pays ont donc tout intérêt à promouvoir les énergies vertes pour réduire leurs émissions de CO2 et ils le font.
La COP21 et autres engagements demandent à chaque pays signataire de faire un effort en fonction de ses précédentes émissions de CO2.
Le soucis en France nous sommes relativement faible en émissions de CO2 à cause du nucléaire. Pour incorporé bien plus d'ENR il faudra fermé des centrales nucléaires rapidement et en compensation ouvrir des centrales gaz et charbon pour l'intermittence.
Ces ouvertures n'iront pas dans le sens du respect de ces exigences.
Je pense qu'une partie de la raison ce situe là.
Si nous voulons conservé un niveau bas carbone en France il faudra passé par du stockage de masse.
Les technologies de batteries sont encore trop cher et dispendieuses en ressources rares pour avoir ce rôle à l'échelle du réseau électrique Français.
L'installation de nouveaux barrages est pratiquement impossible pour des raisons écologique (submersion de terres).
En Allemagne la progression des ENR permet de réduire le nuc sans modifié le thermique ( hors effet température). C'est un choix politique dans la mesure ou le nucléaire étant faiblement représenté peux fonctionné à 100% sans devoir ce régulé avec l'apport des ENR.
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lec ... _Allemagne
Dans l'ensemble de l'europe c'est plutôt le thermique qui sert de variable d'ajustement avec une production ENR plus importante.
http://www.rte-france.com/sites/default ... 14_web.pdf
Entre 2010 et 2014 les 200 TWh ENR en plus on principalement réduit le fossile et un peu le nuc (Allemagne).
Les prix de gros ont beaucoup diminué entre ces périodes la conséquence est d'avoir des producteurs à basse d’énergie fossile qui n'investissent plus par manque de rentabilité (exemple EON en Allemagne) alors qu'ils doivent assurés une mission de régulation de la production.
C'est pour cette raison que de plus en plus on entends parlé de rétribution pour capacité de production.
Ce n'est ni plus ni moins qu'une nouvelle taxe qui s'ajoutera à la CSPE pour permettre une augmentation des ENR dans le réseau (toujours un soucis de stockage).
J'entends souvent parlé du Danemark qui serait le modèle à suivre. Le Danemark à un atout énorme, la Norvège. Quand il y a beaucoup de vent elle exporte à prix cassé vers la Norvège qui fermera les vannes de ses barrages (95.9% de la production totale). Et quand le vent tombe la Norvège turbine pour le Danemark.
Une bonne interaction mais non reproductible à l'échelle européenne.
Tout ça pour dire que je ne suis pas opposé à la fin du nuc je partirais dans le thermique à flamme ou les ENR la paperasse y sera moins importante.
Mais je vous alerte qu'en France ça passera nécessairement par du stockage de masse ou du thermique à flamme.
Voila ptet un peu long désolé ;)